
Avant qu’il ne soit trop tard!
C’est une réponse simple, mais qui cache une réalité bien plus complexe. Pourquoi est-il si difficile de s’arrêter lorsqu’on est en burn-out ?
« Tant que je peux me lever le matin, je peux continuer à travailler »
Cette idée peut sembler logique, mais elle est en réalité trompeuse.
D’un point de vue médical, le burn-out n’est pas simplement une grosse fatigue passagère. C’est un épuisement profond qui mène à l’effondrement complet du système. Et cet effondrement ne survient pas du jour au lendemain. Au contraire, il arrive souvent après une longue période de résistance (voir article).
Je l’ai vécu personnellement : pendant des semaines, malgré des nuits de deux heures et une fatigue qui devenait insupportable, je n’ai pas cessé de travailler. Je me disais que tant que je pouvais me lever, c’était bon signe. Mais ce qui m’échappait, c’était que mes capacités diminuaient chaque jour, sans que je ne le reconnaisse pleinement. Le plus difficile était ce cercle vicieux : m’arrêter signifierait laisser le travail s’accumuler, ce qui semblait insurmontable. Alors, je continuais… jusqu’à ce que je ne puisse plus.
L’illusion de la « pré-phase » du burn-out
Durant la phase de résistance / déni, on se dit : « Ce n’est pas encore le burn-out, c’est juste un gros coup de fatigue. »
Les symptômes commencent à se manifester de plus en plus: irritabilité, troubles du sommeil, baisse de concentration… Mais on se dit que ça va passer, « ce n’est pas grave ».
Les périodes de repos, comme les week-ends et les vacances, n’apportent plus de soulagement réel. C’est là que les signes doivent nous alerter, mais c’est aussi là que, souvent, on refuse de les voir.
Voici une anecdote qui illustre bien cette situation : celle de la grenouille. « Si on plonge une grenouille dans de l’eau chaude, elle va immédiatement sauter hors de la casserole. Mais si l’on la plonge dans de l’eau froide et qu’on chauffe progressivement, elle s’habituera à la chaleur… jusqu’à être ébouillantée. » Ce processus lent, insidieux, nous fait perdre toute notion du danger. En tant que « guerriers » du quotidien, on se dit que ça ira mieux demain… et puis le lendemain devient une accumulation de petites erreurs et de signes ignorés.
Quand faut-il s’arrêter, alors ?
La réponse est simple : avant que la situation ne devienne irréversible. Il est crucial de vous arrêter avant d’atteindre l’effondrement total.
Si vous avez des troubles cognitifs, comme des pertes de mémoire ou de concentration, ou si vos troubles du sommeil deviennent trop fréquents et invalidants (somnolence excessive durant la journée, par exemple), il est impératif de consulter votre médecin traitant. Ignorer ces signes peut conduire à des séquelles, dont des troubles cognitifs permanents.
En résumé : écouter son corps avant qu’il ne crie
Le burn-out est une menace sournoise, qui s’infiltre petit à petit. Il est facile de penser que l’on peut continuer tant qu’on arrive encore à se lever le matin. Mais la réalité est que plus on attend, plus la remontée sera longue et douloureuse. Ne laissez pas votre corps vous emmener dans un état d’épuisement complet.
Apprenez à vous arrêter avant que ce ne soit trop tard.
Les premiers signes sont là pour vous avertir : ne les ignorez pas. Écoutez-vous. Vous n’êtes pas invincible, et vous n’avez pas à tout porter seul.