« Je ne peux pas m’arrêter»
L’arrêt de travail est sans doute LA chose la plus difficile à accepter pour une personne en burn-out.
POURQUOI?
Parce que dans son esprit, s’arrêter signifie :
- Accepter d’avoir « failli » alors que d’autres sont encore debout
- Donner raison à notre saboteur intérieur qui ne cesse de crier « tu es faible ! »
- Accepter de lâcher le pilote automatique qui se trouve aux commandes depuis plusieurs mois, voire des années
- Accepter cette perte de contrôle progressive qui nous envahit, jusqu’à ne plus « tenir »
- Accepter d’affronter la réalité en face : ça ne fonctionne plus. Le moteur en surchauffe est en train de griller. On a beau tenter de le refroidir, la machine ne se relance pas.
- Accepter de laisser de côté notre égo et notre fierté
- Accepter que les collègues fassent le travail à notre place…ou aillent fourrer le nez dans nos dossiers
« Je peux tenir encore un peu… »
Durant la phase de résistance (de déni), nous sentons que « quelque chose ne va pas ».
Mais nos grosses œillères et la voix du mental nous entraînent dans une vision tunnel, conséquence du stress chronique.
Ce tunnel dans lequel on ne voit aucune issue avec son lot de :
- « c’est comme ça je n’ai pas le choix »
- « ce n’est pas mieux ailleurs »
- « si je m’arrête ça va être pire à mon retour »
- « si je m’arrête je sais que je ne reviendrai pas »
- « si je m’arrête que vont penser mes collègues ? Ils vont devoir faire mon travail»
- « je n’ai pas une jambe dans le plâtre, je n’ai pas de raison de m’arrêter »
- « je n’irai pas voir le médecin, je ne suis pas malade»
- « j’ai une entreprise à faire tourner! »
Les bienfaits d’un arrêt de travail pour se reconstruire
La coupure avec l’environnement professionnel permet justement de sortir de la vision « tunnel » .
Pour s’extraire de ce cercle vicieux dans lequel nous n’arrivons plus à trouver le bouton « OFF » de nos pensées en rentrant chez nous.
Lorsque l’épuisement est très avancé, l’arrêt de travail devient une nécessité voire même une urgence médicale.
Il existe en effet de réels dangers liés à la fatigue ou aux difficultés d’attention et de concentration (accidents, problèmes de santé…).
Je ne parle pas de prendre quelques jours pendant lesquels on en profite pour liquider ses mails…(et oui je vous vois venir…j’ai essayé aussi 😊)
PLUS ON ATTEND AVANT DE S’ARRETER, PLUS ON METTRA DE TEMPS A SE RECONSTRUIRE ET PLUS L’ARRET DE TRAVAIL NECESSAIRE SERA LONG.
Si on m’avait dit à l’époque que plus je mettrais de temps à m’arrêter, plus je mettrais de temps à m’en remettre, je pense que je me serais arrêtée bien plus tôt, et sans doute bien moins longtemps !
Car l’arrêt de travail sera proportionnel à la sévérité du burn-out et à la phase dans laquelle vous vous trouvez (de quelques semaines à plusieurs années).
Une phrase m’a personnellement aidée à accepter mon arrêt de travail : « Vous n’êtes pas malade, vous êtes en incapacité de travailler. Le travail est la cause de votre mal-être, alors c’est normal de s’en protéger temporairement. »
Et vous, quelle est cette pensée parasite qui vous empêche de vous arrêter ?